Monsieur Pazstor, Sous-Secr�taire g�n�ral de l'ONU aux changements climatiques,
Chers coll�gues.
Mesdames, Messieurs,
Au nom de l'Organisation m�t�orologique mondiale, je tiens � exprimer ma gratitude aux organisateurs de la conf�rence. Cette rencontre scientifique est la plus importante qui se tiendra avant la 21e session de la Conf�rence des Parties � la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et elle contribuera sans aucun doute � int�grer la science du climat et les informations climatologiques dans le contexte plus g�n�ral des changements qui caract�risent notre �poque et, en particulier, du d�veloppement durable.
Nous devrons vivre longtemps avec les cons�quences du changement climatique, et je suis certain que cette conf�rence nous donnera amplement l'occasion de faire le point sur les diff�rentes approches envisageables pour att�nuer le changement climatique et nous y adapter. J'en profite par cons�quent pour pr�senter le point de vue de l'OMM.
Je voudrais dire tout d'abord que mon Organisation est heureuse de parrainer la conf�rence et d'apporter une contribution financi�re pour favoriser la participation de scientifiques de pays en d�veloppement.
C'est aussi un plaisir pour moi que d'�tre ici avec vous dans les locaux de l'UNESCO. L'OMM et l'UNESCO collaborent en effet tr�s �troitement depuis plusieurs dizaines d'ann�es pour faire de la science un pivot du programme d'action pour le d�veloppement durable, et je tiens � remercier Irina Bokova de son pr�cieux soutien dans ce domaine.
Les donn�es scientifiques sont claires: les �valuations du GIEC et les rapports de l'OMM et d'autres organisations confirment que le changement climatique ne fait plus de doute et qu'il est extr�mement probable qu'il soit caus� par les activit�s humaines et les �missions de gaz � effet de serre, en augmentation constante, qu'elles engendrent. Les temp�ratures augmentent, le cycle de l'eau est perturb�, la neige et la glace fondent, le niveau de la mer s'�l�ve, les oc�ans se r�chauffent et s'acidifient, les ph�nom�nes extr�mes tels que les vagues de chaleur deviennent plus fr�quents et plus intenses, et ce sont les populations les plus pauvres et les plus vuln�rables qui payent le prix fort.
Il devient de plus en plus imp�ratif de pr�server notre climat, en le consid�rant comme un bien collectif. Nous avons encore le choix, mais le temps presse et il est urgent d'agir si nous voulons pr�venir les cons�quences les plus graves du changement climatique. Les d�cideurs peuvent d'ores et d�j� compter sur des informations scientifiques fiables pour s'acheminer vers des syst�mes de production et de consommation plus rationnels et des programmes appropri�s d'adaptation au changement climatique, mais il leur appartient d'agir rapidement et avec d�termination.
Les connaissances sur le climat que nous avons acquises ces derni�res d�cennies repr�sentent une source d'information extr�mement pr�cieuse et une condition pr�alable � la prise de d�cision et � l'action en faveur du climat. Elles nous confortent aussi dans l'id�e qu'il est encore possible de changer le cours des choses et d'att�nuer les effets du changement climatique jusqu'� un niveau raisonnable. La compr�hension du climat est indispensable � cet �gard car elle aidera les responsables � tous les niveaux � prendre les bonnes d�cisions. Il faut toutefois veiller � ce que les informations sur le climat soient faciles � interpr�ter et utiliser par ceux qui en ont besoin. Un certain nombre de conditions doivent �tre cependant r�unies.
Il importe tout d'abord de renforcer ou de remettre en �tat les syst�mes d'observation du climat et les infrastructures correspondantes, car les d�cideurs doivent absolument pouvoir compter sur des donn�es fiables et de qualit�. Le Syst�me mondial d'observation du climat, le Syst�me mondial d'observation de l'oc�an et les diff�rentes composantes du Syst�me mondial int�gr� des syst�mes d'observation de l'OMM demeurent la clef de vo�te du r�seau de collecte de donn�es.
Il convient ensuite d'affiner les sc�narios de changement climatique et de les ramener � l'�chelle r�gionale, voire sous-r�gionale pour faciliter la planification � long terme. Un certain nombre de projets d'envergure internationale s'y attellent dans le cadre du Programme mondial de recherche sur le climat, qui est coparrain� par l'OMM, la Commission oc�anographique intergouvernementale de l'UNESCO et le Conseil international pour la science. Notre Organisation parraine par ailleurs des forums r�gionaux sur l'�volution probable du climat dans presque toutes les r�gions du monde.�
Gr�ce au soutien apport� par les centres d'excellence que sont les centres climatologiques r�gionaux de l'OMM, ces forums fournissent en temps r�el, pour les r�gions consid�r�es, des pr�visions climatiques infrasaisonni�res � saisonni�res qui constituent l'assise des services climatologiques.
Tant � l'�chelle nationale qu'� l'�chelle r�gionale, les services climatologiques s'appuieront sur des syst�mes int�gr�s de mod�lisation permettant d'assurer un continuum de pr�vision, l'objectif �tant d'exploiter les connaissances accumul�es au fil des ans et de pr�senter aux divers secteurs d'activit� ainsi qu'aux populations des options bien �tay�es. Dans le cadre du Programme mondial de recherche sur le climat et du Programme mondial de recherche sur la pr�vision du temps, les chercheurs s'emploient � faire progresser la mod�lisation du syst�me terrestre et ses applications, pour lesquelles les services climatologiques joueront un r�le essentiel.
Le Cadre mondial pour les services climatologiques est une initiative des Nations Unies plac�e sous la direction de l'OMM et � laquelle participent plusieurs autres organismes des Nations Unies et organisations internationales, en particulier l'UNESCO. Il a justement �t� con�u pour que les informations sur le climat soient fournies de telle sorte que les bonnes d�cisions puissent �tre prises. Cela repr�sente un formidable d�fi tant pour les pays en d�veloppement que pour les pays d�velopp�s qui ont tout int�r�t � apprendre les uns des autres.
Les urbanistes peuvent s'appuyer sur des produits et des services climatologiques pour mettre au point des strat�gies et des plans d'action destin�s � renforcer la r�silience des villes face aux catastrophes naturelles et favoriser une �conomie plus respectueuse de l'environnement. Les autorit�s charg�es de la sant� publique exploitent les pr�visions climatiques pour �valuer et anticiper les �ventuelles cons�quences sanitaires des ph�nom�nes m�t�orologiques extr�mes tels que les s�cheresses, les vagues de chaleur et les inondations. Gr�ce aux pr�visions de temp�ratures et de pr�cipitations, les agriculteurs peuvent mieux planifier les semailles et les r�coltes ainsi que la commercialisation de leurs produits.�Les responsables de la gestion des ressources en eau, quant � eux, mettent � profit les informations climatologiques pour optimiser les approvisionnements en eau et la gestion des crues.
Enfin, je tiens � souligner l'int�r�t croissant suscit� par l'ing�nierie climatique, appel� aussi g�o ing�nierie, comme solution envisageable pour att�nuer le changement climatique. Les techniques d'ing�nierie climatique sont tr�s diverses, et pr�sentent diff�rents niveaux de complexit�, d'incertitude et de risque. Appliqu�es � grande �chelle, elles pourraient avoir des cons�quences impr�vues, et les perspectives offertes par ces techniques ne devraient pas �tre motif � rel�cher nos efforts dans la lutte que nous menons contre le changement climatique anthropique. Avant d'envisager quelque action que ce soit, il faut redoubler d'efforts pour bien analyser et mieux cerner l'impact potentiel des technologies consid�r�es.
En conclusion, je voudrais r�affirmer que l'OMM est dispos�e � faciliter la mise en commun et l'exploitation des connaissances sur le climat pour une action forte dans ce domaine, afin de r�duire les risques li�s au climat et de favoriser le d�veloppement durable.
Je vous remercie.